Ce matin, nous trainons un peu et descendons en fin de matinée vers le centre de la citée. Nous déposons nos vélos chez les dominicains, non sans avoir fait auparavant connaissance avec eux. Une communauté disparatre comme c'est souvent le cas chez les dominicains, d'un acceuil ouvert et confiant (l'ambiance a l'air d'être fort sympathique en communauté, mais nous n'avons pas eu l'occasion de rester plus longtemps). Ils nous parlent de Priscille et son mari, des cyclorandonneurs avec qui ils avaient lié amitié et que nous avions nous mêmes rencontrés à Jérusalem).
Les clefs du local où nous enfermons les vélos, nous nous dirigeons vers les quais, au travers des petits quartiers ouvriers. Dès cet abord, nous sommes conquis par l'ambiance qui y règne. Il vous faut imaginer qu'à Istanbul les quartiers sont plus ou moins divisés par corps de métier, un relan de nos anciennes corporation de métier. Vous traversez donc tour à tour le quartier des électriciens , des métallurgistes, des bijoutiers, que sais-je encore!! La concurence n'a pas l'air de les déranger (probablement qu'ils s'arrangent entre eux!) Vous passez d'un magazin à l'autre sans vous angoisser à penser que vous blesser peut être celui que vous venez de quitter.
En arrivant sur les bords des quais, l'ambiance change un peu en allant crescendo: Saisis aux entrailles par l'odeur de thon grillé, couverts par le cri des marchands de poissons, éblouis par le spectacles des étalages de poissons rutilant au soleil, tout notre être est pris dans ce concert de la vie marchande, pour notre plus grande joie. Nous nous laissons balotés et entrainer par chacun des commerçants et discutons sur les types de poisson et leur prix, avant de s'asseoir finalement pour déguster une de leur capture sur les rivages de la corne d'or et contempler le ballet incessant des embarcations sur cette mer d'argent, dans laquelle se reflètent les aiguilles des mosquées opposées.
Après le déjeuner, nous enjambons le fleuve où telle une armée s'alignent les pêcheurs au lancer. Le chemin vers sainte Sophie s'étend, car aimons respirer cette ambiance agitée qui règne dans la ville, et fureter de magasin en magasins pour découvrir les merveilles de l'art oriental et à rester discuter avec les commerçants, sur leur travail et notre aventure. L'atmosphère est sans aucun doute magique ici. Nous qui sommes restés aux moyen orient un petit peu, nous nous sentons très à l'aise, peut être plus à l'aise ici encore, en raison du climat d'ouverture. Il semble y avoir moins de fondamentalisme ici dans cette immense ville qu'ailleurs dans le monde arabe.
Sainte Sophie. Au aspects extérieurs très austère ce gros écrin cache des merveilles insoupçonnées, si même attendues!
Je ne vais pas m'étaler sur l'historique, mais nous savons tous qu'elle fut construite par Constantin après la déclaration du Christianisme comme religion d'Etat. Seulement dans l'état présent, la splendeur du bâtiment est due à Justinien qui la reconstruisit dans un lustre plus grand encore, après son deuxième incendie. Pour cela il dépouilla beaucoup de temples d'Ase Mineur et mit plus de 10000 hommes sur le chantier qui fut achévé en 5 ans! Justinien, dans son humilité avouera avoir batu Salomon lui-même!!! Il se trouve d'ailleurs sur la mosaïque du tympan avec Constantin.
Transformée en mosquée après la prise de Constantinople, les mosaïques furent recouvertes et c'est Atatürk qui en fit un musée en 1935 et ordonna la restauration des mosaïques.
Vous admirerez les marbres verts des colones (d'Atermisson à Ephèse) ansi que la dentelle des sculptures des chapiteaux. Je ne sais pas si la photo rend suffisament bien la complexité, mais la coupole centrale de 31 mètres de diamètre repose sur deux hémicycles qui reposent à leur tour sur deux autres moitiés de coupoble, ce qui donne un superbe développement à la voûte. Les mosaïques que vous verrez sont la Vierge et l'enfant, de l'abside principale, la Vierge de la Deisis, Alexis le fils de l'Empereur Jean Comnène.
Retour chez les soeurs...
Ce soir, nous commençons l'Epitre à Tite. Comme les dernières épitres de Paul, on l'appelle pastorale, car c'est une série d'admonition pour les fidèles. Paul commence par faire le portrait des anciens, et mets en garde contre les judaïsants. C'est encore une preuve que Paul a donc commencé son ministère dans les villes de la diaspora méditerranéene; ici nous sommes à Crètes. Nous vous laissons sur cette belle parole de Paul: "tout est pur pour les purs" parole qui s'applique ici à la querelle sur la cacheroute, mais que Thérèse de l'Enfant Jésus élargira en disant qu'il n'y a pas de scandale pour celui qui a le regard et le coeur pur.
Bon soir!
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