Après le lever de lune!! le soleil!
Astride n'a pu s'empêcher de prendre en photo l'affreux gorille qui gesticulait derrière la tente !
Nous sommes arrivés sur un site, qui bien que petit par son ampleur, nous a bien intéressé. En le visitant nous avons mieux compris le déroulement du culte païen, en l'occurrence des oracles. C'est là qu'en effet les grands de ce monde (y compris Germanicus, fils de Tibère!) venaient chercher réponse à leur question. Le sanctuaire garde encore toute sa structure souterraine (adyton), dans laquelle le prêtre seul venait chercher les oracles d'Apollon qui étaient ensuite délivrés en vers!
Je vous laisse deviner la taille du Propylée ne serait-ce qu'à regarder le petit bout de pied!
Nous reprenons nos vélos en direction de Smyrne (Izmir moderne).
Au moment du déjeuner, dans un petit village de campagne, nous redécouvrons une tradition qui est très populaire dans cette partie de la Turquie. Nous la retrouverons aussi à Istanbul: Les troubadours du Ramadan!! C'est une petite équipe de musiciens chanteurs qui parcourent les rues et font la quête auprès des commerçants et citadins pour les musulmans pauvres.
Lassés par un vent de face humide et froid, sur une route sans intérêt, nous redoutons l'entrée dans la ville d'Izmir, la troisième plus grosse agglomération de Turquie, sachant que la nuit approche et que nous ignorons la direction de notre point de chute. C'est toujours dans ces circonstances que nous trouvons de l'aide, mais cette fois-ci de façon plutôt inattendue!! Nous avions commencé la série des grands axes urbains, lorsqu'un bus de ville se met à nous klaxonner par derrière. Réaction classique, on ignore la remarque; quand elle se fait insistante, on commence à bougonner: "il m'énerve celui là; il a quand même de la place pour passer"; à la fin quand rien ne change on se retourne prêts à manifester notre mécontentement. Le chauffeur fait alors signe de nous mettre sur le trottoir. ("Il ne manque plus que cela, il croit peut être que l'on va faire le chemin à pied!!")
Heureusement que nous restons polis. Le bus nous dépasse et s'arrête, le chauffeur descend et dans un langage qui nous est familier (les signes bien évidemment !) nous dit de mettre les vélos dans le bus et de monter car la route est trop dangereuse!!! La Providence, vous y croyez, nous si on en doutait, elle est venue nous prendre la main, au travers de la gentillesse des gens!!
Nous voilà donc à bord d'un bus vide, qui file comme une trombe au milieu d'une circulation dense et nous dépose finalement, après une demi heure de route, à 10 minutes de notre lieu d'hébergement (Eh, eh !! nous lui avions donné l'adresse des capucins).
Nous ignorions une chose, c'est que derrière le nom du quartier où se trouvaient les capucins, est caché l'ancienne Smyrne. Nous nous sommes donc arrêtés pour regarder ces vestiges: Il ne faut pas s'attendre à voir des merveilles ; ce que vous verrez seront les restes d'une agora et de maisons.
Ce fût assez laborieux de trouver la maison capucine, mais avec la méthode Astridienne (téléphoner un peu en avance), nous étions attendus! L'accueil fut des plus chaleureux: après les présentations, un bon père Américain, qui est là depuis deux ans, nous montra le chemin de nos chambres et nous prépara le dîner.
Le supérieur, le père Vincenzo, dont la présence en Turquie remonte aux années 30, nous captive en partageant toute l'activité qu'il a pu exercer dans le pays. Homme à l'oeil malin, il a su contourner le contrôle excessif de l'Etat en lançant un programme éducatif au travers de l'Alliance Turquo-Italienne, très vivante et appréciée à Izmir; ce qui fait de lui un personnage respecté et demandé en Université.
Pour cet homme, Atatürk fut vraiment l'élément sauveur pour la Turquie, l'homme épris de modernité et d'honnêteté, qui a su garantir l'islam contre le fondamentalisme. C'est un homme de cette trempe qui manque à la Turquie actuellement à son goût.
Reprenant Ephésiens au chapitre 4, Paul nous adresse encore ce message si actuel de paix. Toujours dans la perspective de construction de cette unité des membres dans la diversité (v.11), Paul rappelle les vertus constructrices de cette paix (v.2): ' en toute humilité, douceur et patience supportez vous les uns les autres avec charité' (ne vous y trompé pas "supporter" est à prendre ici au sens fort, c'est l'image des cathédrales avec ses voûtes et contreforts qu'il faut garder devant les yeux!). Vous constaterez que Paul parle d'unité de l'esprit et compare la paix à un lien. Quel dynamisme et quel programme!
A demain!
