Le petit matin, après les laudes avec les capucins et une communauté de religieuses, je profite que les pèlerins ne soient pas encore là pour faire discrètement des photos, car il est interdit aux pèlerins d'utiliser l'appareil pour respecter le recueillement.
La maison que l'on voit est une reconstruction sur des ruines authentiques d'une bâtisse des premiers siècles de notre ère, ce qui donne la justification pour le lieu de pèlerinage.
Nous assistons à la messe juste à l'extérieur de la maison, faisons nos dévotions, allons à la source, où des panneaux entiers de petits papiers sont suspendus, ce qui n'est pas sans nous rappeler Paphos, au lieu des catacombes.
Après un bref déjeuner, la réparation des crevaisons faites, le père indien de la communauté nous accueille pour un verre et faire plus ample connaissance. Nous avions déjà lu la petite plaquette sur l'histoire du site, qui fut découvert grâce aux soeurs de Saint Vincent de Paul et à la lecture de Catherine Emmerich.
Pas trop enclins à ce genre de littérature, nous discutons sur l'éloignement de la maison par rapport à Ephèse, ayant du mal à imaginer Saint Jean perdre son temps à faire la route matin et soir pour son ministère. Le père nous donne alors comme explication plausible le début de l'opposition aux premiers chrétiens, et donc le besoin de s'éloigner ainsi que je ne sais plus quel évangile apocryphe qui parle de la mise en retraite de la Vierge par Saint Jean.
C'est en redescendant (cette fois-ci à la lumière du plein jour!) que l'on se rend compte finalement que le site n'est environ qu'à trois kilomètres d'Ephèse, en coupant à travers les montagnes, ce qui aplani toute difficulté.
En bas de la montagne de la Vierge, ce trouve le site antique d'Ephèse, encore un ancien port, avant que la mer ne se retire.
Nous ne ferons pas un grand discours sur l'histoire complexe de la cité. Retenons simplement qu'elle a atteint son faste sous l'empire romain, époque durant laquelle elle resta sous l'administration du roi de Pergame, avant de devenir elle même capitale de la province romaine d'Asie. Détruite par un tremblement de terre au début de notre ère, elle fut reconstruite par Hadrien. Les photos vous permettrons de reconnaître le Bouleutérion, la bibliothèque de Celsius (un des bâtiments le mieuxconservé), enfin le gigantesque théâtre.
Cette ville, vouée au culte d'Artémis, fut néanmoins un centre important du Christianisme. Saint Paul la visita et y séjourna aux alentours de 56. C 'est encore en cette ville que l'Apôtre Jean est venu avec la Vierge Marie. Nous visiterons demain la Basilique Saint Jean , sur la partie est de la ville, mais il faut encore mentionner dans cette partie du site, la grande basilique Hagia Sophia, église dans laquelle ont eu lieu les conciles en 431 (Condamnation du Nestorianisme et par conséquent proclamation de la Maternité divine de Marie, sous l'impulsion de saint Cyrille d'Alexandrie) et en 449. Ce sont les photos prises au coucher du soleil (099-111).
Aujourd'hui, au chapitre 2:11... nous avons le magnifique passage qui mériterait à faire la une sur notre site, voué à la paix en Israël:
'Car c'est lui qui est notre paix, lui qui de deux réalités (païens et croyants) n'a fait qu'une, détruisant la barrière qui les séparait, supprimant en sa chair la haine, cette loi des préceptes avec ses ordonnances, pour créer en sa personne les deux en un seul Homme Nouveau, faire la paix, et les réconcilier avec Dieu, par la croix: en sa personne, il a tué la haine. Alors il est venu proclamer la paix, paix pour vous qui étiez loin et paix pour ceux qui étaient proches: par lui nous avons en effet, tous deux en un seul esprit; libre accès auprès du Père."
Suit la belle image de l'Eglise, demeure de Dieu dont nous sommes les pierres vivantes sur la pierre angulaire qui est le Christ.
Bonne nuit!
