En route vers la Cappadoce.

Pour les photos, cliquez ici.

Après avoir bien récupéré, nous prenons notre petit déjeuner avec les pères à la sortie des Laudes. Un jeune garçon était resté après l'office pour discuter avec un des pères. Au petit déjeuner, le père nous raconte que ce garçon de 18 ans venait de lui demander le baptême. La réaction des pères en pareille circonstance est d'obtempérer, afin de connaître les vrais motifs de sa conversion. Leur réserve est aussi due à une méfiance par rapport à la police, qui peut facilement les accuser de prosélytisme. Quel dommage de voir cela dans un pays si moderne. Je suis sûr que beaucoup de turcs déploreraient cette situation, s'ils la connaissaient vraiment, car la plupart de ceux que nous rencontrons ne nous donnent pas du tout cette impression; au contraire nous avons eu un accueil des plus chaleureux et respectueux. Toujours est il que cette méfiance va en s'estompant peu à peu au dire des pères eux-mêmes.

A notre grand étonnement, le père supérieur nous avait préparé le bus douze places pour mettre les vélos et nous accompagner à la gare centrale! Confondus, mais heureux devant la presse du temps, nous aurons bénéficié de la bonté des pères jusqu'à la dernière minute.

C'est une expérience éprouvante et étonnante à la fois de vivre en pauvre et de quémander l'hospitalité. Nous dépendons du bon plaisir des gens et cela nous force à une humilité radicale, car on vit à leur merci; mais cela nous ouvre aussi à une reconnaissance et une joie plus enfantine devant la belle réponse de certains. Personnellement je trouve que c'est la plus belle expérience du voyage. En vivant dans cette situation, automatiquement on rabote son orgueil personnel et on goûte les joies spontanées que nous procure l'accueil chaleureux ou un sourire bienveillant. Pour finir, cela nous rend encore plus attentif aux besoins des autres. C'est un phénomène curieux mais dont je comprends mieux la raison: ce sont souvent les plus pauvres qui nous font l'accueil le plus royal.

Face à la grandeur des distances et pressés par le temps, nous avons décidé de faire certaines liaisons entre quelques villes en bus afin de gagner du temps. Nous avons donc pris le bus pour rejoindre la Cappadoce et avons pu bénéficier des magnifiques paysages que nous offre le passage de la barrière montagneuse du Taurus, après le passage à Tarse, la ville natale de Paul. C'est aussi ici que Paul repassera comme il est mentionné dans les Actes 2:1, ville à laquelle fait probablement allusion Galates 1:23 (il ne reste plus grand chose de cette ville très active au temps des romains et des chrétiens).

Le Taurus est un plissement de terrain impressionnant et surtout très sauvage en raison de son relief assez abrupte. Il longe la côte d'Ouest en Est et par certains endroits plonge directement dans la mer ce qui donne un littoral des plus attrayant. Il ressemble, pour ma part, un peu au Pyrénées, mais avec un décor plutôt autrichien. Toutes les maisons sont colorées et cela arrange de beaucoup leur 'design' parfois peu gracieux. Toujours est-il que l'ensemble et très plaisant.

Une des choses les plus surprenantes, est l'arrivée sur le plateau anatolien. Une fois le Taurus franchis, c'est comme si l'on montait sur la scène d'un théâtre; on arrive sur un immense plateau avec un décor beaucéen; des étendues de champs à n'en plus finir, avant d'arriver sur la Cappadoce, cette merveille de la nature.

Astride, vous donnera la meilleure description du paysage cappadocien. 'C'est comme arriver au pays des Schtroumpfs'; en effet les photos vous montrerons le résultat que l'érosion des pluies et du vent ont fait sur les montagnes. ils ont sculpté des petites cheminées que nos amis chrétiens des premiers siècles ont décidé de creuser pour s'y abriter.

Comme il n'est pas fait mention de la Cappadoce dans les lettres de Paul, nous attaquons dans notre parcours biblique les petites lettres de Paul en commençant par Timothée. Notre prochaine étape de la route de Paul sera en effet Iconium (maintenant Konya) ville dont sont issus Timothée et Philemon.

1:1 Paul, apôtre du Christ Jésus selon l'ordre de Dieu notre Sauveur et du Christ Jésus, notre espérance, 2 à Timothée, mon véritable enfant dans la foi: grâce, miséricorde, paix, de par Dieu le Père et le Christ Jésus notre Seigneur.

Avant tout qui est Timothée? On laisse donc la lecture de la lettre pour retourner aux Actes des Apôtre au chapitre 16:1 (Cette gymnastique on la fera je ne sais combien de fois, car ce n'est pas facile de reconstituer les parcours de Paul et on est obliger de jongler entre ses lettres et les Actes.)

En lisant ce passage, on apprend qu'il est originaire de Lystre, ville proche de Konya et qu'il y a un petit bout de kiki en moins! En effet, il y a de quoi s'étonner de voir que Paul qui revendiquait la liberté par rapport à la loi judaique (comme on l'a vu dans l'épître aux Galates) et s'opposait à Pierre quant aux prescriptions sur la nourriture, se soumette ici aux prescriptions juives en circoncisant Timothée. Peut être est ce parce qu'il était fils d'une mère juive convertie, et que ces revendications à l'encontre de la loi visaient plus spécialement les païens. Toujours est-il que le passage est obscur pour moi. Que celui qui a des lumières m'informe.

Voilà pour ce soir, bonne nuit.

Pour les photos, cliquez ici.