La traversée.

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Que vous dire, sinon que nous avons vu beaucoup d'eau...

Un peu plus tout de même... Après un réveil minuté et un dernier bain dans les mers chypriotes, on arrive sous les regards un peu ébahis des marins et passagers avec nos vélos au poste de douane.

Accueil, très sympathiques des organisateurs qui nous suivent du début jusqu'à l'embarquement de façon très efficace. Ils nous font le prix étudiant, ce qui est très acceptable pour nos petits portes monnaies.

Tout le monde rie à bord du bateau quand il faut quasi hisser le vélo sur le ponton avant.

Le reste du trajet se passe, soit à admirer les poissons volants qui filent devant le bateau et à apprécier cet air marin qui nous fouette le visage, soit à lire la Bible et le guide de la Turquie.

A peine débarqués, nous faisons nos courses et nous faisons accoster par un homme qui nous entend parler français. Homme charmant qui nous propose spontanément de venir passer la soirée chez lui

Dans le but de découvrir les gens du pays, face à l'incertitude sur le lieu de campement, la proposition fut acceptée.

Cet homme, le docteur Servet, nous l'apprendrons par la suite, nous conduit dans sa petite maison en banlieue de Tascucu (prononcez tashushu) sur un bord de mer complètement vierge de touriste.

Accueil royal il faut l'avouer, mais contact encore plus intéressant. Notre docteur, un coeur large, ouvert aux besoins des gens ...et des animaux, de manière surprenante (il nourrit tous les chiens du quartier et accueille je ne sais combien de chats (mais pas à l'intérieur de la maison, ce que l'on peut apprécier.) ; notre docteur, écrivais-je, un turque ayant épousé une française, connaît suffisamment les deux cultures pour nous permettre une discussion passionnante sur les civilisations turques (il faut dire 'les' car il y a ici je ne sais pas combien d'ethnies différentes) et le problème brûlant de l'entrée de la Turquie en Europe.

Pour lui, l'Europe bénéficierait beaucoup de cette entrée, car la Turquie est riche en ressources premières aussi bien qu'humaines. De ce point de vue, Docteur Servet a complètement raison, car il y a deux points forts en Turquie: d'un coté, la possibilité d'expansion, de renouvellement et d'investissement; et de l'autre, le mélange ethnique; peuplades qui se côtoient de façon toute à fait naturelle, et se reconnaissent toutes turques.

C'est vrai que la modernité de la Turquie nous a frappé de façon considérable. Sur certains points, ils paraissent même plus modernes qu'en Europe. Encore faut-il s'entendre sur le sens de ce mot 'moderne'!! Mais pour ne parler que de technicité, nous avons un exemple frappant avec leurs chaînes de télévisions. Je ne sais pas combien de canaux, et des programes à la japonaise ou à l'américaine! Tout cela est le résultat des réformes du général Ataturk en 1920-35. Demain, malheureusement nous verrons un point négatif de ce pays.

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