Le Cinquième Jour ! Mercredi 07 Septembre.

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Après notre escapade vers les regions du désert, nous visitons sur le chemin du retour, le théatre d'Amman ainsi que ses jolis musées folkloriques, vous pourrez juger par vous mêmes en regardant les images. Le plus émouvant pour nous fut de retrouver tous les accoutrements traditionnels de Palestine (le trésor palestinien, appelé aussi cisjordanien, appartient toujours officiellement à la Jordanie, il ne faut pas l'oublier)

Ensuite, Astride et Charles font une dernière tentative au bureau de police pour étrangers après tous ces déboires administratifs (imaginez la déception d’Astride pour qui la traversée des pays arabes comptait beaucoup) . Devant le refus catégorique pour changer le tampon d'entrée, on se résigne à acheter un billet pour Chypre dans une petite agence charmante juste à coté de l’Internet café où l’on s’était installé pour mettre un peu à jour les photos et le site.

Billet en poche on file en direction de Wadi Sir, bien décider à prendre la route de Jerash par les chemins détournés, pour profiter des magnifiques paysages, à l’abri de la pollution.

Arrivés au Wadi, à la nuit et à peu près décidés sur l’endroit du campement, un pick-up nous accoste et nous propose de passer la nuit chez un de ses amis circassien qui habite juste au dessus. Charles et Astride plus rassurés acceptent volontiers. Dans une habitation rustre, à flanc de coteau, on passe une soirée sympathique autour d’un barbecue allumé, dévorant notre premier beefsteak à la braise.

La discussion fut des plus intéressantes au niveau culturel. Deux nuits auparavant nous avions passés la nuit au bas du jardin d’un bédouin et maintenant nous passions la nuit chez un Circassien. On a pu avoir ainsi la confidence des uns et des autres; de la sorte on peut voire que les relations ne sont pas toujours très faciles.

Les circassiens cette ethnie musulmane du Caucase est descendue dans le pays à la suite des difficultés avec le Tsar et ces tribus sont venues repeupler ces régions et redonner vie aux villes mortes comme Jerash.

Nous avions donc en face de nous quatre figures bien rondes flanquées de larges épaules, assez dépaysant il faut l’avouer. Ils nous racontent que leurs grands pères ont été les premiers à venir s’installer dans le pays, bien avant les palestiniens en 1948 et 1967. C’est cette population qui possédait quasi toutes les terres à l’exception de quelques bédouins fortunés.

Aujourd’hui, la roue de la vie a changé complètement la donne. "Les musulmans se reproduisent comme les lapins" (en disant cela nos causaques, musulmans eux-mêmes, visent les réfugiés palestiniens). Ils sont maintenant la majorité et cela cause des tensions. Evidemment au niveau administratifs, au niveau culturel, même si tous sont musulmans, il commence à y avoir une prédominance forte au profit d’une ethnie. Personnellement nous le constatons nous-même quand à la tenue vestimentaire. Nous avons l’impression de nous retrouver dans les villages retirés de Cisjordanie : Femmes voilées, enfants courant partout….(les Circassiens ont trois quatres enfants tandis que les Palestiniens atteignent facilement 10)

9 :30 Astride et Charles partent au lit et je reste continuer un peu ma discussion avec nos hotes.

Dans notre lecture biblique nous en sommes au chapitre 2 de l’épître au Galates. Le thème est en parfaite harmonie avec ce que nous vivons, bien que sur un plan différent. Lorsqu’on lit cette lettre de Paul et surtout ce chapitre, sans arrière pensée, on ne peut s’empêcher de sentir le conflit qu’il y avait dans l’Eglise naissante à cause des différentes ethnies. Au sein même de l’Eglise on sent la tension qu’il y a entre Paul et ses ‘notables’ de Jérusalem (les apôtres eux-mêmes). Paul, le juif, estime une victoire de ne pas avoir à circoncire Tite, contrairement à la pratique de l'Eglise de Jérusalem. Tout est loin d'être parfait, car au lieu de se réunir dans une même pastorale, chacun se sépare dans « sa zone d’influence !! » après dans un ‘geste de paix’ ! . De quoi méditer sur les véritables moyens d’obtenir la paix : doit-on supprimer les tensions, niveler les différences, ou bien tenir compte des situations et pourvoir au dialogue en maintenant les différences??...